Elles font l’économie de leur territoire : portrait de Sophie Mayeux, dirigeante de SDIC Conseil

Née à Reims d’une mère Bourguignonne et d’un père du Sud-ouest, Sophie Mayeux a construit sa vie à Nancy. Fondatrice et dirigeante de SDIC Conseil, cette éprise de littérature exigeante et passionnée s’est donné les moyens de ses ambitions, inspirée par des modèles de choix.

La passion de la communication

De grande timide à experte en communication, voilà le grand saut réalisé par Sophie. Le déclic, elle l’a ressenti lorsqu’elle était encore lycéenne à Reims à la fin des années 70. À cette époque, Robert Hossein expérimente un théâtre d’un nouveau genre à la Maison de la Culture sous les yeux émerveillés des jeunes rémois. Parmi eux, Sophie se délecte des mises en scène toujours plus spectaculaires qui lui sont données à voir. Crime et Châtiment de Dostoïevski, Les Bas-fonds de Gorki ou encore La Maison de Bernarda Alba de García Lorca, véritable triomphe qui révélera Isabelle Adjani, la jeune Sophie puise dans le théâtre son goût pour la communication.

Un destin fait de rencontres 

Comment alors surmonter sa timidité presque maladive pour se montrer à la hauteur de ses ambitions ? Pour Sophie Mayeux, la passion a tout d’abord été un moteur. Consciente de devoir se mettre à l’épreuve pour parvenir à ses fins, cette femme déterminée s’est juré de ne jamais renoncer. Comme pour l’encourager dans ses résolutions, la vie met sur son chemin, en terminale, un formidable professeur de philosophie qui lui donne la confiance nécessaire à son envol. C’est ainsi que la jeune bachelière quitte sa ville natale pour entamer ses études supérieures à Nancy, où elle ne connaît personne.

Là encore, le hasard des rencontres lui permet d’évoluer et de construire sa vie future. Engagée au sein de la Jeune Chambre Économique alors qu’elle est âgée d’une vingtaine d’années, Sophie travaille sur des projets tournés vers la vie de la cité et parvient à créer de nombreux liens qui auront un impact important sur sa vie. C’est d’ailleurs à Nancy qu’elle fait la rencontre de celui qui deviendra son mari et avec lequel elle aura deux enfants.

La famille, un refuge mais pas un carcan

Pour Sophie, la famille est essentielle et représente le socle qui lui permet de maintenir un équilibre dans son quotidien bien rempli. Si elle n’a jamais accepté de sacrifier sa vie familiale pour sa carrière, elle sait aussi qu’elle n’était pas faite pour être une mère au foyer. Du reste, elle n’a jamais caché à ses enfants que ses activités en dehors du foyer étaient, plus qu’une obligation, une véritable passion et les a encouragés à oser. Il semble que le message soit passé car aujourd’hui, la fille de Sophie, âgée de 34 ans, a suivi les traces de sa mère en se lançant dans la communication et l’entrepreneuriat. Quant à son fils de 31 ans, ayant toujours eu le désir de sauver des vies, il occupe maintenant le poste de directeur général de la protection civile. 

Rendre ce qu’elle a reçu 

La transmission est une chose que Sophie, chevalier de la Légion d’honneur, ne réserve pas qu’à ses enfants. En effet, très reconnaissante envers l’école de la République qui lui a beaucoup apporté, elle a toujours eu à cœur de transmettre ses connaissances, et surtout ses valeurs, en politique tout comme en entreprise aux étudiants qu’elle accueille. Ces valeurs, elles lui viennent de son éducation bien sûr, mais pas seulement. En effet, pour Sophie, il faut les façonner, et quoi de mieux pour cela que la lecture critique des grands auteurs ? Chez Baudelaire, Rilke ou encore Nietzsche, elle apprécie l’anticonformisme et la manière parfois brutale d’exprimer ses idées. Cet esprit libre, elle l’admire également chez des femmes au destin passionnant telles que l’écrivaine et psychanalyste Lou Andreas-Salomé, Elisabeth d’Autriche, la femme de presse Françoise Giroud ou encore Simone Veil.

Jamais à court d’objectifs

Si Sophie a l’habitude de courir après le temps, elle sait déjà parfaitement ce qu’elle en fera lorsqu’elle l’aura rattrapé. En plus d’apprendre de nouvelles compétences de bricolage ou de s’aérer davantage, cette fan de basket, de rugby et de déco rêve de se consacrer sérieusement à l’écriture. Le plaisir qu’elle ressent en se plongeant dans certains livres est tel qu’elle aimerait provoquer cette même sensation chez les autres. Puisqu’elle a l’impression, depuis sa majorité, de vivre mille vies à la fois et autant de belles rencontres, nul doute que Sophie aura largement de quoi noircir un grand nombre de pages le moment venu.

Anne RAVENEL