Quelles sont les spécificités du territoire du Grand Nancy sur le plan du développement économique ?
Avec ses 260 000 habitants, la Métropole du Grand Nancy est une métropole à taille humaine. Ce positionnement lui permet de limiter les externalités négatives subies par d’autres métropoles, telles que la hausse des prix de l’immobilier ou encore la saturation des infrastructures, et des équipements publics, tout en offrant un cadre de vie de qualité.
Nous savons que notre économie locale est largement tertiarisée, avec une forte composante publique. Cela est parfaitement complémentaire avec notre système productif caractérisé par un haut niveau de qualification, et moteur dans les secteurs de la recherche et l’innovation sur des domaines d’excellence, grâce notamment à deux piliers très importants pour notre territoire : le CHRU de Nancy et l’Université de Lorraine. Cet écosystème est par ailleurs nourri par une dynamique entrepreneuriale forte, et un univers de start-up structuré et reconnu.
Enfin, notre atout principal réside dans notre densité étudiante. Avec 52 000 étudiants sur le territoire, nous sommes la première métropole en France (hors Paris) en termes de densité estudiantine, et le premier pôle d’élèves ingénieurs du pays.
Depuis le début de votre mandature, quelles ont été vos priorités d’action en la matière ?
Très tôt, nous avons indiqué vouloir replacer Nancy sur la carte. Nous sommes un territoire aux nombreux atouts, un territoire riche historiquement, culturellement, patrimonialement. Un territoire qui a beaucoup à offrir.
Néanmoins, nous sommes confrontés à une déprise démographique, que nous devons enrayer. Aussi, tous les leviers ont été activés, afin d’ancrer le territoire dans les enjeux du XXIe siècle et lui redonner un élan mérité : transformations urbaines, accélération de la végétalisation, multiplication de l’offre de services faite aux familles et aux entreprises.
L’une de nos premières actions à destination des acteurs économiques a été la création de l’agence de développement économique Lorr’up à l’échelle Sud 54, reconnue aujourd’hui par l’ensemble de l’écosystème. Lorr’Up permet de travailler l’attractivité à l’échelle du bassin économique du Sud 54, avec la nécessité de recréer une dynamique industrielle, aujourd’hui éparpillée.
Les premiers résultats de ce travail engagé sont positifs. Deux études récentes placent la Métropole du Grand Nancy dans les territoires les plus dynamiques en matière d’emploi du Grand Est, après Strasbourg. La plateforme de recrutement HelloWork place le Grand Nancy en deuxième position en termes d’emplois, et l’étude URSSAF 2023 Grand Est sur l’évolution annuelle des effectifs salariés met en avant la singularité de la Meurthe-et-Moselle, surtout la dynamique portée par le bassin de Nancy, et plus particulièrement par la Métropole sur les commerces et les emplois industriels.
Cependant, nous ne pouvons concentrer notre focale sur le sud de la Meurthe-et-Moselle uniquement, il est essentiel de voir plus large en permettant une relance économique forte, qui s’inscrive en dynamique avec nos voisins luxembourgeois, belges et allemands.
Quels sont les grands projets en cours et ceux à venir ?
Les grands projets sont foison dans le Grand Nancy depuis le début du mandat, que ce soit au titre des mobilités, du patrimoine, des aménagements urbains ou encore de la végétalisation. Tous ont vocation à s’appuyer sur les compétences locales et l’écosystème en présence pour émerger.
Économiquement, nos efforts doivent être concentrés sur la stratégie foncière. Nous devons gérer la fin des grandes ZAC, tout en mettant en œuvre la politique de ZAN. C’est tout l’enjeu du Schéma d’Accueil des entreprises qui doit être adopté en juin, et qui se déploie sur la base des orientations prises dans le cadre du PLUi.Par ailleurs, il est essentiel de miser sur le « local » pour accélérer les transitions et structurer les filières-clés avec de la valeur ajoutée. C’est ce que nous faisons avec le Marché d’intérêt Local notamment, qui a vocation à conjuguer circuit court et valorisation des compétences territoriales.
ZEHUS est un (humble) acteur du développement économique local. Nous accompagnons notamment plusieurs territoires d’entreprises du Grand Nancy (NBTECH, La Porte Verte…). Comment percevez-vous notre action et celle de Jean-François ROCHE ?
Aujourd’hui, les chefs d’entreprises sont en recherche d’accompagnement, de coordination et de partage des bonnes pratiques, ce qu’ils n’ont pas toujours le temps, ni les moyens de se fournir. Aussi, les structures externes, qui viennent en appui et conseil sont extrêmement utiles.
Jean-François ROCHE a su très tôt identifier ce besoin, et apporte son expertise et son engagement, aussi bien au niveau de la définition de la stratégie territoriale, que de l’animation des réseaux. C’est un interlocuteur précieux pour notre territoire, et je sais la confiance que lui accordent nos entrepreneurs.
Les zones d’intervention de ZEHUS (Nancy, Lyon, Paris, Strasbourg) permettent par ailleurs de croiser les expériences, les bonnes pratiques, les contacts, au profit de toutes et tous. C’est une richesse pour Nancy que de bénéficier d’une telle expertise, en proximité.
Propos recueillis par Cécile MOUTON, ZEHUS