Portrait d’Anne-Marie VIEU, Directrice Générale de la Chambre d’Agriculture des Vosges

Portant une admiration particulière à des femmes défendant de nobles causes telles que Mère Teresa, Gisèle Halimi ou encore Simone Veil, Anne-Marie Vieu partage avec elles des valeurs de tolérance et d’humanité qu’elle s’efforce d’insuffler autour d’elle. S’ennuyant de la routine et aimant accompagner le changement, la directrice de la Chambre d’Agriculture des Vosges n’est jamais à court d’objectifs auxquels elle concoure, aussi bien dans sa vie professionnelle, personnelle qu’associative.

Croissance et enracinement

C’est au sein d’une famille d’agriculteurs qu’Anne-Marie VIEU a grandi, à Dommartin-sous-Amance, village dans lequel elle a développé une connexion profonde avec la nature et où ses parents ont semé les premières graines de sa passion pour l’agriculture, qui guidera finalement sa vie professionnelle. À 17 ans, la jeune femme quitte la Lorraine pour intégrer une école d’ingénieur agricole à Lyon. Cette période, pendant laquelle paraissent les premiers rapports alarmants sur les changements climatiques, a été un véritable catalyseur de son engagement environnemental. Après avoir obtenu son master et à présent tout à fait consciente des grands enjeux de l’agriculture, Anne-Marie regagne sa terre natale pour suivre un cursus de management et de marketing à l’IAE de Nancy afin de diversifier ses compétences. Alternant cours du soir et travail, elle parvient ainsi à trouver un équilibre entre théorie et pratique, équilibre qui a participé à son épanouissement professionnel futur.

Un esprit libre 

Très autonome et, de son propre aveu, un brin rebelle et peu encline à suivre une règle qu’elle ne trouve pas légitime, Anne-Marie n’aime pas se faire dicter ses choix, pan de sa personnalité qui lui vient de son éducation. Très investis au service des autres, ses parents lui ont toujours laissé tracer sa voie et, une fois devenue mère, elle a transmis à ses trois garçons ses valeurs d’autonomie et de responsabilité. Au sortir de l’adolescence, chacun a souhaité vivre son aventure et s’extraire du confort familial en entreprenant un tour du monde sans avion pour l’aîné, une année d’études en Finlande pour le second et un long séjour en Afrique pour le dernier. Si chacun d’eux a choisi une orientation différente, leurs parcours respectifs restent orientés vers les autres, fruit de l’éducation qui leur a été donnée par Anne-Marie et son conjoint.

Humanité et engagement

Bien que tenant à son indépendance et à celle de ses enfants, Anne-Marie reste néanmoins très attachée aux valeurs familiales, même si la distance géographique espace naturellement les retrouvailles. En dehors de ces moments en famille, elle apprécie beaucoup retrouver ses amis et se montre très curieuse envers ses semblables. Si elle n’a pas peur de confronter ses idées et qu’elle s’intéresse particulièrement aux personnes dont les opinions sont différentes des siennes, elle ne transige pas avec les valeurs d’humanité et ne supporte pas l’injustice. C’est d’ailleurs probablement de cette qualité que lui vient son engagement associatif. Trésorière de Développement Rural Cambodge et marraine de l’association Pour un Sourire d’Enfant, Anne-Marie ne compte jamais le temps qu’elle accorde aux autres.

Un ressourcement salutaire 

Bouillonnante d’énergie, Anne-Marie n’est jamais à court de projets. En dehors de son engagement professionnel et humanitaire, elle aime voyager mais n’a jamais été adepte de l’hôtel avec piscine. En effet, elle lui préfère largement le plaisir des rencontres, des découvertes, et garde des souvenirs particulièrement heureux de ses voyages au Cambodge et en Islande, marquée aussi bien par les valeurs que par les paysages qu’elle y a trouvés. Toutefois, pour le bien de ses proches, comme elle le confie, et malgré son inclination pour les moments de partage, Anne-Marie a également besoin de canaliser son énergie. Pour ce faire, elle consacre trois heures de ses dimanches à parcourir les routes à vélo et pratique également la natation, la marche et le yoga. Ces activités, auxquelles elle ne s’adonne pas par esprit de compétition mais par plaisir et recherche d’aboutissement, lui permettent de s’isoler et de se concentrer sur le moment présent. Lorsqu’elle s’arrête enfin, ressourcée, elle peut tout aussi bien laisser son regard se perdre dans les peintures de Magritte, de Miró ou de Picasso que se détendre en écoutant un morceau de John Coltrane ou de Colette Magny, pensant peut-être déjà à une nouvelle manière d’impacter le monde positivement, comme elle l’a toujours fait.

Anne RAVENEL