Rencontre avec Gilles Caumont, le président du MEDEF de Meurthe-et-Moselle

Principale organisation patronale de France, le Mouvement des Entreprises de France a changé de nom à de nombreuses reprises. Celui que nous connaissons aujourd’hui a été créé en 1998 et ZEHUS a rencontré son président, Gilles Caumont, élu en novembre 2020.

ZEHUS : quel est votre rôle au sein de cette vaste organisation qu’est le MEDEF ? 

Gilles CAUMONT : « Il faut tout d’abord savoir que le MEDEF, comme toute association, est constitué à la fois de salariés permanents et de bénévoles. Ainsi, les permanents se chargent du travail opérationnel et les élus bénévoles ont pour mission de donner l’impulsion nécessaire au travail de fond. En tant que président du MEDEF de Meurthe-et-Moselle, mon rôle d’élu consiste à animer les actions de l’organisation ainsi qu’à définir, avec mon bureau et le conseil d’administration, les points à développer dans le syndicat en fonction de la conjoncture et des spécificités locales. « 

Comment en êtes-vous arrivé à occuper cette fonction ? Étiez-vous déjà présent au sein du MEDEF avant d’en être élu président ? 

GC : « Le MEDEF fonctionne avec des adhésions directes, mais aussi avec des adhésions de branches. Il s’agit donc d’un réseau interprofessionnel réunissant toutes les entreprises, quel que soit leur domaine d’activité. Étant l’ancien gérant d’une entreprise axée sur l’IT et les TELECOM, j’ai d’abord fait partie du MEDEF à travers la branche de cette entreprise avant de le rejoindre en tant que président. « 

Pourquoi avoir choisi d’endosser ce rôle ?

GC : « Le MEDEF est un réseau d’entraide et de solidarité dont j’ai pu profiter lorsque je gérais mon entreprise. Ayant mis un frein à mon activité professionnelle, je dispose aujourd’hui de davantage de temps, ce qui me permet de rendre un peu de ce que le système m’a donné dans ma vie d’entrepreneur. Il est important pour moi d’aider les jeunes qui démarrent à se lancer dans le monde d’aujourd’hui. « 

Quels sont les défis que vous devez relever en assumant cette responsabilité ?

GC : « Les difficultés rencontrées dans cette association sont, à peu de choses près, les mêmes que celles rencontrées dans une entreprise de petite taille (il y a seulement cinq ou six permanents au MEDEF de Meurthe-et-Moselle). Nous n’avons certes pas de clients, mais nous avons des adhérents à satisfaire. Ils adhèrent à l’association de manière volontaire et, en échange, attendent une certaine qualité de service rendu. S’ils ne sont pas satisfaits, ils ne renouvèleront pas leur adhésion. C’est pourquoi nous mettons un point d’honneur à leur fournir des services à la hauteur de leurs attentes. Nous les défendons par exemple sur des cas particuliers, mais nous leur apportons aussi de l’information et organisons des mises en réseau. Notre objectif principal est de leur faciliter la vie en tant qu’entrepreneur et dirigeant. « 

Quelles sont les valeurs du MEDEF qui résonnent en vous ?

GC : « Il existe plusieurs syndicats patronaux en France. Parmi eux, le MEDEF concerne surtout les ETI (Entreprises de taille intermédiaire) et les PME (Petites et moyennes entreprises), mais très peu les multinationales. Il existe pourtant une idée reçue selon laquelle le MEDEF représenterait les entreprises du CAC 40, ce qui est factuellement faux. Ce qui me plaît dans le MEDEF, c’est justement qu’il s’agit d’une organisation humaniste proche du terrain et à impact local. Il s’agit de créer des emplois et de développer l’économie locale à travers des entreprises à taille humaine. « 

À quoi ressemble une journée type dans la peau du président du MEDEF de Meurthe-et-Moselle ?

GC : « Il n’y a pas réellement de journée type. En cumulant les heures consacrées au syndicat, je passe en moyenne deux jours et demi par semaine à présider le MEDEF. Je réalise un peu de travail de fond au bureau en compagnie du secrétaire général et des équipes, mais le plus gros de mon temps est consacré à la représentativité dans les collectivités, auprès de la préfecture ou encore de la chambre de commerce. « 

Parmi vos attributions en tant que président, laquelle préférez-vous ? 

GC : « J’apprécie particulièrement le fait de faire bénéficier nos adhérents de manifestations spécifiques telles que des petits-déjeuners de travail, de leur donner des informations au sujet des nouvelles technologies ou encore des solutions pour sortir de situations difficiles. Pendant la crise du COVID par exemple, de nombreux adhérents ont eu besoin de conseils et de nouvelles stratégies. Ce que je préfère par-dessus tout, c’est la transmission. « 

Anne RAVENEL