Tête de réseau : Rencontre avec Jean-Pierre Ferrante, le président du CAREP

20 Oct 2023 | Actualité, Tête de réseau

Après avoir rencontré son directeur Laurent WALVOGEL en juin dernier, ZEHUS s’est entretenu avec le président du CAREP (Centre d’Accueil et de Ressources pour les Entreprises du Pays de Val de Lorraine) Jean-Pierre FERRANTE. Celui-ci nous présente sa vision de la pépinière d’entreprises ainsi que ses projections concernant son avenir.


ZEHUS : Pouvez-vous nous présenter le CAREP en quelques mots ?

Jean-Pierre FERRANTE : « Il s’agit d’une structure territoriale d’aide à la création et au développement d’entreprises. CAREP est un organe qui met à disposition des entrepreneurs des locaux et des services avant leur implantation définitive sur le territoire. En amont de cette implantation, CAREP les aide également à élaborer leur business plan afin de construire et de renforcer la crédibilité de leur dossier. »


Quel est votre rôle au sein du CAREP ?

« J’ai pris la présidence du CAREP dès sa création, en 1990. À l’époque, la pépinière d’entreprises fonctionnait quasi exclusivement grâce à des subventions et occupait un petit local d’environ 1 500 mètres carrés. Mon rôle, en tant que président, a été de développer CAREP de manière à ce qu’il devienne la plus grande pépinière d’entreprises du Grand Est, multipliant chaque année le nombre de sociétés hébergées en développant un modèle économique singulier et pertinent. Si à ses débuts, CAREP était financé à 95 % par des subventions, il est aujourd’hui autonome à 95 %. Dans dix ans, ce sera la seule pépinière d’entreprises française à s’autofinancer en totalité, assurant ainsi sa fonction parapublique d’hébergement et d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises.

Le rôle de président me donne surtout la responsabilité de veiller à ce que CAREP fonctionne sans ma présence. Pour cela, un véritable travail d’équipe doit être mis en place. Depuis 15 ans, la pépinière collabore d’ailleurs étroitement avec Initiative Val de Lorraine, animée par Lucie Thines, afin d’accorder des prêts à taux zéro pour les créateurs d’entreprises. Cet organe de financement possède un fond d’un million d’euros, répartis en prêts qui tournent en permanence entre environ 80 entrepreneurs et contribuent, avec l’accompagnement CAREP, à leur crédibilité auprès des banques. »


Comment en êtes-vous arrivé à occuper la présidence du CAREP ?

« En 1990, Pompey venait de licencier 5 000 personnes travaillant au sein des aciéries. Il y avait donc un impératif économique et social et une volonté politique d’assurer la reconversion économique et industrielle du site. À cette époque, j’étais un jeune chef d’entreprise et ne souhaitais pas devenir président d’une association mais prendre la tête d’une entité dans laquelle un dirigeant d’entreprise puisse se reconnaître. C’est pourquoi les responsables politiques en place, et notamment Jacques Chérèque, ont choisi de constituer une société anonyme dont j’ai pris la présidence.

En collaboration avec le Conseil d’Administration, j’ai alors progressivement assuré le développement de la pépinière. J’ai rapidement embauché Laurent Waldvogel et nous avons construit ensemble ce qui constitue aujourd’hui la plus belle structure d’accueil et d’aide à la création d’entreprises du Grand Est.   Le pari lancé aux balbutiements du CAREP a d’ailleurs été réussi. Le Parc Industriel du Bassin de Pompey compte aujourd’hui plus de 5 000 salariés multiactivités. »


Quels sont les défis que vous devez relever en tant que président du CAREP ?

« Chaque année, le CAREP est confronté à de nouveaux défis. À l’origine, son principal objectif était de parvenir à créer un modèle économique différent des autres pépinières. Je gérais la société anonyme à la manière d’une entreprise, ce qui ne plaisait guère aux politiques. Aujourd’hui, en plus de devoir faire face aux impayés des hébergés, le CAREP doit aussi trouver des solutions pour compenser l’arrêt, sans préavis ni justification, du versement d’une aide de 80 000 euros par la région Grand Est. J’ai déjà rencontré des élus afin de remplacer cette subvention, et notamment ceux du territoire de Pompey qui ont accepté de soutenir la pépinière. »


Comment souhaitez-vous voir évoluer le CAREP dans l’avenir ?

« Outre la poursuite de son développement, l’ambition qui anime CAREP est d’enfin parvenir à fédérer la trentaine d’autres pépinières présentes sur le Grand Est comme nous avions réussi à le faire en Lorraine. En plus de la représentativité d’une telle entité qui motiverait les personnes compétentes qui y consacrent déjà beaucoup de temps, à commencer par Laurent Waldvogel, une structure réunissant les pépinières permettrait de traiter collectivement des questions spécifiques de l’accompagnement et de l’hébergement des entreprises en création au bénéfice des créateurs eux-mêmes et de notre région. »


D’ici dix ans, le CAREP aura remboursé les prêts de ses derniers immeubles et deviendra totalement autonome. Le moment sera alors venu pour Jean-Pierre Ferrante, gérant par ailleurs une dizaine d’entreprises et SCI, de s’en retirer, lui qui lui en assume la présidence depuis près de 35 ans.

Anne RAVENEL

Crédit photo : L’Oeil Créatif


Présentation du CAREP

  • Nom : Centre d’Accueil et de Ressources pour les Entreprises du Pays du Val de Lorraine
  • Nombre d’entreprises : une centaine d’entreprises hébergées
  • Objectif : structurer un bassin avec des entreprises saines et fiables
  • Chiffre d’affaires cumulé entre les différentes filiales : 1 million d’euros 
  • Adresse : 136 Boulevard de Finlande,  54340 Pompey
  • Email contact : carep@carep.fr
  • Téléphone : 03 83 49 48 00

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